jeudi 14 août 2014

Trujillo

Notre dernière journée à Lima s'est déroulée sous le signe de l'inquiétude et de l'aventure.  Au matin nous appelons à l'aéroport pour vérifier l'heure de notre départ et dans le message enregistré que nous obtenons,  nous comprenons que le départ pour Trujillo s'est effectué à 6h25.  Vitement nous prenons un taxi pour nous rendre aux bureaux de la compagnie Lan Peru au centre-ville afin de vérifier les horaires et prendre de nouveaux arrangements au besoin.  À notre grand soulagement nous apprenons que l'heure du vol a été retardée à 6:55 p.m. et non a.m.

Après avoir modifié nos arrangements de taxi et d'hôtel,  nous nous rendons dîner au restaurant L'Eau Vive tenu depuis 25 ans par des religieuses de la famille des Carmélites.  La supérieure est une française vivant au Pérou depuis 28 ans. Le restaurant fut une idée du Saint-Esprit, dit-elle;  les revenus servent aux œuvres de charité de la communauté.  Situé en plein cœur de Lima, tout près de la Plaza de Armas et des grandes banques, le restaurant dessert surtout les hommes d'affaires du coin ainsi que les touristes qui font cette merveilleuse découverte grâce à leur guide de voyage.  La salle à manger, peinte en orangé, est très lumineuse et l'atmosphère est chaleureuse.  La nourriture est exquise; on y trouve même du pâté de foie gras.  Les religieuses sont d'origines variées (Pérou, Congo, Burkina Faso, France) et portent les vêtements de leur pays pour servir aux tables.

Restaurant l'Eau Vive
Nous retournons à l'hôtel Posada del Parque pour récupérer nos bagages et faire nos adieux au personnel très attentionné qui nous a reçus si chaleureusement. Nous laissons nos gros sacs à dos à l'hôtel car nous y reviendrons dans quelques jours et apportons seulement un léger fourre-tout en plus de nos petits sacs à dos de jour.  A l’aéroport, nous décidons de ne pas enregistrer nos bagages et de les garder avec nous.  La consigne est de ne pas transporter d'objets de métal pointu tels que des ciseaux; mais je me rends compte que j'ai deux paires de ciseaux dans mon sac: des petits ciseaux pliables dans ma trousse de toilette et des petits ciseaux dans ma trousse de premiers soins.  Alors, je teste le contrôle de sécurité de l'aéroport; ils ont confisqué mes ciseaux pliables mais ont accepté les ciseaux de ma trousse de premiers soins.  La santé avant tout, il faut croire. 

Hôtel Posada del Parque à Lima
Pendant ce temps, Pauline fait beeper le détecteur de métal et se débat avec la bretelle de son soutien-gorge afin d'enlever son portefeuille qu'elle porte en bandoulière sous sa chemise et qu'on lui demande d'enlever. En le passant par la manche, la courroie reste prise dans la bretelle de sa brassière, qu'elle doit également sortir par la manche. Elle termine l'aventure un sein à l'air. Elle vous promet une démonstration à son retour au Canada.

Nous arrivons à Trujillo vers 20h00 sans autre fait cocasse.  C'est une petite ville coloniale située à 560 kilomètres au nord de Lima où Simon Bolivar établit en 1820 son gouvernement révolutionnaire et prépara sa campagne de libération.   La région comprend de nombreux sites archéologiques pré-colombiens fort intéressants.

Le lendemain après le petit déjeuner, nous retrouvons notre chauffeur de taxi, Edilberto, au coin de la rue de l'hôtel en train de faire cirer ses chaussures.  Il est propre comme un sous neuf tout comme son taxi d’ailleurs.  Comme la plupart des gens avec qui nous faisons affaires, il ne parle pas du tout anglais.  Avec nos connaissances limitées en espagnol, nos dictionnaires et nos mains, nous réussissons à nous faire comprendre.


Nous nous rendons à la Huaca de la Luna (Temple de la Lune), à quelques kilomètres au nord de Trujillo.  La conduite automobile n'est pas facile ici.  Sauf aux grandes intersections où il y a des feux de circulation, il n'y a pas d'arrêt aux coins des rues.  En principe c'est à chacun son tour de passer, mais ... cela donne lieu à bien des emberlificotages de voitures. Les taxis sont en très grand nombre, 9 voitures sur 10, et coûtent peu chers.

À l'entrée du site, nous sommes rapidement entourées par un groupe de jeunes élèves de 10 à 12 ans en voyage éducatif et plus intéressés par la rencontre de deux Canadiennes que par les directives de leur professeur. Enfin! Une conversation à notre niveau d'aise en espagnol: "Como se llama? De donde esta?  Cual es su trabajo?".  Ils nous ont même fait chanter Ô! Canada.


En route vers les ruines du temple, nous rencontrons notre premier chien péruvien, le biringo, race de chien sans poil dont la température du corps est très élevée et qu'on couche parfois avec les gens malades pour les garder au chaud. On retrouvait déjà cette race de chiens très ancienne au temps des Lambayeques et des Chimus dès les années 1000. La Huaca de la Luna dans les ruines de la ville de Moche, ancienne capitale des Mochicas (100 à 700 après JC), est une magnifique pyramide en adobe constituée d’une série de temples superposés qui renferment de magnifiques fresques murales.  Des travaux d’excavation et de restauration sont en cours de façon intensive depuis une dizaine d’années. Du sommet de la Huaca de la Luna nous apercevons la pyramide Huaca del Sol qui est beaucoup plus grosse mais très endommagée et non restaurée.

Chien péruvien, le biringo

La Huaca de la Luna
Monica, une guide amie d'Edilberto, se joint à nous pour la visite de Chan Chan, l'ancienne capitale des Chimus (800 à 1400 après JC) entièrement construite en argile. C’est un des plus importants sites archéologiques du Pérou. Le site s'étend sur 18 km carrés et comprend 9 palais-citadelles avec des ramparts, des places de cérémonie, des habitations, des sépultures, des greniers, des jardins et d'immenses citernes d’eau. Cette ville d’argile compta jusqu’à 60,000 habitants à l’époque des Chimus. Des fresques d'adobe moulées représentent des poissons, des oiseaux de mer, des vagues, des lunes et des arcs-en-ciel.  Fait intéressant: pour conserver les murs, les archéologues les recouvrent d'un vernis fait de jus de cactus.

Chan Chan, ancienne capitale des Chimus
Nous nous rendons dîner à Huanchaco, ville de pêcheurs et d’amateurs de surf située sur le bord de la mer.  Sur la plage on y voit les fameux petits bateaux de pêche (caballitos) très étroits et fabriqués avec des roseaux. Edilberto nous conduit au Club Colonial qui est un des meilleurs restaurants de tout le Nord du Pérou et dont la cuisine est un mélange intéressant de plats péruviens, français et belges.  Nous choisissons un plat de filet de sole à la sauce aux artichauts et un à la sauce aux crevettes. Un réel délice!


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