mardi 12 août 2014

Tambopata - El Refugio

Nous avons dû séjourner une journée à Lima en revenant de Chiclayo car les vols pour Cuzco ne concordaient pas avec notre arrivée.  Nous quittons l’Hôtel Posada del Parque à 4h du matin avec Ulyses, notre sympathique chauffeur de taxi, afin de prendre le vol pour Puerto Maldonado.

Bien des émotions nous attendent.  Au guichet d'embarquement, la dame me dit que je n'ai pas de billet d'avion pour Puerto Maldonado dans mon carnet.  QUOI!! Pauline et moi avions des carnets identiques car j'avais fait la réservation des vols intérieurs moi-même à Toronto. Il devait y avoir une erreur.  Après une deuxième vérification, il faut que je me rende à l'évidence, je n'ai pas le billet pour Puerto Maldonado. Pauline a alors la brillante idée de suggérer que mon billet a probablement été enlevé du carnet en même temps que celui pour Lima, soit la dernière fois où nous avions pris l'avion. Après un appel à la compagnie par la préposée au guichet, il s'avère que Pauline avait bien identifié le problème.  Mon billet est envoyé par fax et je peux enfin embarquer dans l'avion avec beaucoup de soulagement.

Hier soir nous sommes allées souper chez les religieuses à l'Eau Vive au centre-ville de Lima.  À notre retour, le chauffeur de taxi s'est perdu dans la ville. Il conduisait très mal et klaxonnait tout le temps; nous avions la sensation d'être dans un manège très inconfortable.  Et dire que la soeur supérieure avait pris la peine d’aller dans la rue pour nous obtenir un taxi fiable.

Est-ce que le Seigneur aurait mis la main à la pâte hier soir ?  C'est le seul matin où nous nous réveillons toutes les deux avec la diarrhée.

À notre arrivée à Puerto Maldonado, point de départ pour la Réserve Nationale Tambopata, Géraldina, une guide de Rainforest Expeditions, nous accueille chaleureusement et nous fait monter dans l'autobus très coloré de la compagnie.  En attendant les autres voyageurs qui arriveront par des vols ultérieurs, Géraldina nous amène visiter le pavillon des papillons (mariposas) et celui des serpents.  Une des guides nous invite à les toucher et à les prendre dans nos mains.  Leur peau est douce et agréable au toucher et nous prenons plaisir à les caresser. Bien qu’il s’agisse de boas constricteurs, ils sont sans danger pour les humains en raison de leur petite taille.



Nous partons en bateau sur la rivière Tambopata, qui s'étend sur 102 km, de Puerto Maldonado à Puno, pour nous rendre au lodge El Refugio où nous passerons la nuit. Le trajet est d'une durée de 2 heures et demie. Nous prenons notre repas du midi servi dans des feuilles de bananiers et somnolons durant une partie du trajet, bercées par le vent et les flots.  Un court arrêt au poste de contrôle La Torre nous permet de nous dégourdir les jambes et aller visiter le "petit coin".



Nous arrivons finalement au lodge après une marche en forêt d’une quinzaine de minutes qui nous conduit à un niveau plus élevé (la terra firme).  C'est un lieu idyllique; tout est en harmonie avec la nature.  Les bâtiments sont à aire ouverte et entièrement construits de matériaux naturels; notre chambre s'ouvre sur la forêt. Une moustiquaire au-dessus du lit nous protège des insectes mais il y a toujours des petits malins qui réussissent à s'infiltrer et il faut les déloger avant d'aller au lit.  Des lampes à l'huile et des chandelles nous éclairent le soir.  


Avant le souper, nous partons en randonnée dans la forêt avec notre guide Rocio à la découverte de papillons et d'insectes qui ont élu domicile sur de larges feuilles pour passer la nuit. La nuit vient rapidement dans la jungle et bien qu'il soit à peine 18h, nous revenons au lodge en nous éclairant avec nos lampes de poche.

Au retour, un délicieux souper nous est servi à la lumière de chandelles déposées sur des plafonniers faits de branches d'arbres et de demi-cocos.  À notre table la conversation se fait en quatre langues: espagnol, français, anglais et allemand.  Nous nous mettons au lit à 20h30 sous notre dôme en filet, bercées par le chant des insectes de la nuit.





Le lendemain matin, Rocio nous réveille à 5h00 et après avoir savouré un bon café et quelques fruits, nous partons en forêt afin d'observer les oiseaux à leur réveil. 

Du haut d'une tour d'observation de 30 mètres, nous admirons l’éveil de la nature, le reflet du soleil qui change graduellement la couleurs des arbres, puis les aras macaos aux coloris bleus, verts, jaunes et rouges, les toucans et les oiseaux de proie qui viennent se percher sur les arbres.


À notre retour au lodge, un déjeuner très soutenant nous attend.  Une visite au magasin de souvenirs nous donne l'occasion d'acheter plusieurs petits cadeaux que nous distribuerons à notre retour à nos familles et amis. Avant notre départ pour le Centre de Recherche Tambopata (TRC) situé plus loin sur la rivière, nous retournons explorer d'autres sentiers dans la forêt.  Nous y voyons d'immenses arbres à noix du Brésil dont certains ont jusqu'à 100 ans d'existence.  Ils produisent des noix (castaños) lorsqu'ils atteignent 40 à 50 ans.  Chaque coco contient 17 à 20 noix et un arbre peut produire 100 à 150 cocos par année.  Les noix sont également la nourriture principale des macaos.  Les membres de la communauté Condenado sont des fermiers et ils récoltent les noix de novembre à mars.  Nous voyons également des arbres à quinine dont l’écorce était utilisée pour la fabrication de médicaments avant l'utilisation de produits synthétiques.  Nous entendons soudain le bruit d'animaux courant dans la forêt; c'est un troupeau de pécaris (cochons sauvages) qui traversent le sentier.  Bien qu'ils ne soient pas dangereux, nous devons éviter de bouger car ils n’ont pas une bonne vision et, s'ils sentent notre présence, ils peuvent partir dans toutes les directions et nous bousculer.



Tout au long de notre voyage de retour en bateau, nous rencontrons des groupes de chercheurs d'or qui viennent s'installer ici pendant plusieurs jours ou plusieurs mois.  Ils habitent sur leurs bateaux ou dans de petits campements le long de la rivière.  Ils doivent sûrement récolter quelques pépites car ils reviennent à chaque année.

Un peu plus loin, nous voyons deux capybaras, le plus gros spécimen de la famille des rongeurs,  qui viennent se nourrir de feuillage sur le bord de la rivière, tandis que des oiseaux se perchent sur leurs têtes. Nous arrivons finalement au Centre de Recherche Tambopata au bout de 4 heures et demie.



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