jeudi 5 juin 2014

Lac Titicaca

De Puno, nous partons en excursion sur le Lac Titicaca.  Les bateaux quittent le quai à 7h00 tous les matins.  La plupart des passagers reviennent en fin de journée mais nous avons choisi de passer la nuit à l'Île Taquile et revenir le lendemain.

Les îles flottantes Uros


Nous faisons un premier arrêt aux îles flottantes Uros. Il y a environ 35 îles dans la baie de Puno et elles sont habitées par les Indiens de la communauté Uros.  Ces îles existaient déjà au temps des Incas.  Les habitants sont entrés en contact avec le monde moderne dans les années 1960.  Quelques-unes seulement accueillent des touristes, les autres vivent encore dans le calme, au rythme de la vie des ancêtres.  Un petit nombre de familles habitent sur chaque île.  On retrouve des écoles sur une des îles et les élèves voyagent dans des bateaux de roseaux pour s'y rendre. 

Notre premier arrêt est à l'île Chumi, mot qui veut dire "fleur de roseau" en Quechua.  Accompagné par les explications de notre guide, un habitant de l'île nous démontre comment les îles flottantes sont construites.  Pour débuter, de grandes galettes de racines de roseaux sont attachées ensemble à l'aide de bâtons de bois d'eucalyptus et de cordes.  Quand la grande surface est assemblée, elle est recouverte d'une couche de roseaux tous placés dans le même sens, qu'on laisse sécher environ une semaine.  Une deuxième couche de roseaux est posée dans le sens inverse et laissée à nouveau à sécher.  Cette l'opération est répétée jusqu'à ce que l'île atteigne de 1,5 à 2 mètres d'épaisseur.  La construction dure environ trois mois. 

Île Chumi
Lorsque l'île est terminée, on y déménage les maisons faites aussi de roseaux.  La durée d'une île est d'environ 20 à 25 ans.  Les îles sont ancrées dans les roseaux où l'eau est moins profonde mais elles flottent à l’endroit où l'eau atteind environ 20 mètres de profondeur. Lors de tempêtes sur le Lac Titicaca, il arrive que des îles partent à la dérive car les vents peuvent atteindre de 100 à 125 km à l'heure. Les habitants des îles vivent de la chasse (oiseaux aquatiques), de la pêche et aussi du tourisme.  Les femmes vendent de l'artisanat aux touristes de passage sur leur île.



Pour nous rendre à l'île Waliki, nous montons à bord d'un bateau à rames, entièrement construit de roseaux, appelé Titiboat, et décoré à l'avant et à l'arrière d'une tête de puma. Les habitants de l’île nous accueillent avec leur sourire et l’étalage de leurs travaux d’artisanat qu’ils fabriquent à l’intention des touristes.  

Île Waliki

Nous quittons les îles flottantes par un chenal à travers les roseaux et bientôt le lac Titicaca nous apparaît dans toute sa grandeur. Nous nous dirigeons vers l'Île Taquile ...

Île Taquile

Après deux heures de navigation, nous posons pied à l'Île Taquile, petite île de 1 km de large par 6 km de long et de 264 mètres d'élévation.  Elle est parsemée de terrasses agricoles qui sont délimitées par des murets de pierres.  Le labourage se fait avec une charrue de bois tirée par deux boeufs.   La vie à l'Île Taquile est sereine et paisible; il n'y a pas d'électricité (seulement des panneaux solaires sur le toit des maisons), ni de voiture.  Les habitants parlent le Quechua et parfois un peu d'espagnol.

Île Taquile


Ils portent encore les habits traditionnels: des jupes superposées et très amples ainsi qu'un grand châle noir pour les femmes, un ceinturon et un petit sac tissé ainsi qu'un bonnet à pompons pour les hommes. L'artisanat est très développé sur l'île.  On voit souvent les hommes tricoter des bonnets et les femmes filer de la laine en marchant dans les sentiers.  Les femmes transportent leur bébé dans leur grand châle noir enroulé autour de leur corps. 



Après une visite au centre d'artisanat et à une exposition de photographies, notre guide nous amène au petit restaurant Kolla Su Yo dans une partie très élevée de l'île et nous mangeons une soupe de quinoa et du kingfish fraîchement pêché  du matin.  Il est bien meilleur que celui que j'ai mangé la veille dans un restaurant de Puno.


Patricio, le propriétaire du restaurant, nous conduit à la petite maison primitive qui nous servira de chambre pour la nuit.  Le plancher en terre battue est recouvert partiellement d'un tapis de caoutchouc et les murs en pierre sont tapissés de roseaux.  Il n'y a que deux lits comme mobilier.  L'esthétique et le confort sont au minimum et pour Pauline et moi c'est comparable à certains "guesthouses" du Tibet mais sans la compagnie du groupe pour nous remonter le moral.  Le petit sentier pour se rendre aux toilettes est parsemé de bouteilles vides et de détritus.

Notre logis pour la nuit
 Nous partons explorer l'île par les sentiers en pierres plates et entamons la conversation avec les Taquilénois que nous rencontrons et qui nous répondent timidement.  A deux petits enfants fort sympathiques, nous remettons des foulards, des collants et des crayons.  Silvia a 11 ans et Niels a 6 ans et ils vont à l'école de l'île.



A notre grande surprise tous les restaurants et le centre d'artisanat ferment vers 14h00 soit après le départ des touristes.  Nous pique-niquons sur un rocher face au lac sous le regard espiègle et curieux de jeunes garçons.  A la vue de notre goûter, ils s'approchent et acceptent joyeusement les sucreries que nous leur offrons.  Ils en demandent aussi pour leurs frères et soeurs fictifs ou réels.   La fraîcheur venant, nous retournons à notre mansarde où il ne fait pas beaucoup plus chaud. 


Nous attendons patiemment l'heure du souper afin de nous rendre au petit restaurant avec l'intention d'y flâner le plus longtemps possible. Mais surprise! Le propriétaire vient à notre rencontre avec notre repas sur un plateau et nous dit que nous devons le prendre dans notre chambre car il n'ouvre pas le restaurant le soir.  Nous installons le plateau sur le lit de Pauline et nous mangeons la soupe et l'omelette, assises sur nos lits.  Nous avons l'air de deux pauvres petites orphelines.

N'ayant pas apporté de lecture, car nous pensions passer la soirée avec une famille de l'île, nous nous mettons à jouer au "Petit bonhomme pendu" comme au temps où nous étions écolières.  Puis nous lisons quelques pages de notre guide de voyage.  Soudain à 19h30, nous perdons la lumière car l'électricité fournie par le petit panneau solaire sur le toit est épuisée.  Avec nos petites lampes frontales, nous nous mettons au lit et fredonnons une adaptation de la chanson de Gilles Vigneault "Ah! Que la nuit tarde à passer..."


Cette nuit, Pauline est allée faire pipi dans le clos des poules.

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