Pas
besoin de réveille-matin ce matin car à 6h00 une pétarade de feux d'artifices
retentissent dans l'air, suivie d’une musique de fanfare. C'est jour de
fête à Arequipa. Nous quittons l'hôtel La Casa de Melgar pour nous rendre dans
la Vallée et le Canyon Colca. Cet hôtel, bien que très bien coté dans les
guides de voyage, nous a beaucoup déçu. Il est situé dans l'ancienne
demeure d'un évêque d'Arequipa mais il est mal entretenu et d'aspect
négligé. L'accueil n'est pas chaleureux et le petit déjeuner est très
décevant. La dame en charge de la petite cafétéria a des allures de mère
supérieure très autoritaire et nous n'osons même pas lui dire que son café est
imbuvable.
Le
petit autobus de l'agence Illary vient nous chercher à 8h30. Nous sommes
12 passagers à bord. La région au nord d'Arequipa est très pauvre. On n'y
voit que des tas de pierres, de briques et de la terre. Les habitants
vivent dans de petites maisons délabrées.
La route grimpe
rapidement dans la montagne. C'est une région très aride et désertique; il n'y
pousse que des cactus. Nous arrivons à un village de bergers qui sert
aussi de relais d'approvisionnement pour les gens des villages des montagnes.
À l'approche de la réserve nationale des Salinas
et d'Aguada Blanco, nous apercevons un troupeau de vicuñas et d'alpacas dans la
plaine. Comme les chameaux, les vicuñas peuvent passer 3 jours sans boire
car ils accumulent de l'eau dans 2 petites poches situées chaque coté de leurs
omoplates. Les vicuñas sont une espèce protégée. Il est défendu de
les tuer; seuls les Indiens ont l'autorisation de tondre leur laine, laquelle
se vend 500$ le kilogramme. Pour obtenir 1 kg de laine, il faut tondre de
5 à 8 vicuñas.
Vicuñas |
Alcapas |
Nous
arrivons au col Patapampa qui est à 4800 mètres d'altitude; l'air est rare et
notre respiration devient plus difficile. Malgré un ciel bleu, il fait
froid et c'est venteux. Nous apercevons quelques villageoises assises sur
un muret de pierres offrant aux touristes les articles qu'elles ont
confectionnés. Tout autour se trouvent des sculptures de pierres par
milliers que les habitants érigent en hommage aux dieux de la montagne.
Col Patapampa |
Nous
descendons enfin dans la Vallée Colca qui se trouve à 3600 mètres
d'altitude. La route de terre et de roches est sinueuse et contourne les
montagnes. Nous apercevons enfin le petit village de Chivay entouré de
nombreuses terrasses agricoles datant d'avant la période des Incas.
À l'époque des Incas, les récoltes de ces terrasses étaient partagées avec
les peuples de la côte du Pacifique et des montagnes. C'était en quelque
sorte le grenier du Pérou.
Village de Chivay |
Un bon buffet nous attend dans un restaurant de la ville et la
nourriture est abondante et délicieuse. Notre guide, Gonzalo, nous laisse
à la Place centrale pendant qu'il va reconduire les autres passagers à leur
hôtel. Il nous conduit ensuite au Colca Lodge situé quelques kjilomètres
plus loin, près du village Coporaque, le long du Canyon Colca.
C'est un
luxe que Pauline et moi nous nous offrons car c'est un endroit de rêve, digne
de la Reine Isabelle d'Espagne qui y a séjourné en 1999. Le lodge a 4
grands bassins d'eaux thermales dans lesquels nous nous prélassons pendant une
heure en prenant un cocktail (Pisco Sour) avec comme fond sonore, le meuglement
des vaches qui regagnent leur quartier de nuit. Notre chambre est vaste
et décorée avec goût. La douillette blanche et les oreillers de plume
laissent présager une nuit confortable. Le personnel pousse même les bons
soins jusqu'à mettre une bouillotte sous nos draps. Nous terminons la
journée par un délicieux souper à la chandelle en compagnie d'un couple
d'anglais fort sympathique rencontré dans les bains thermaux. Demain,
nous quitterons ce petit coin de paradis à 6h30 pour nous rendre au Canyon
Colca, au lieu-dit Cruz del Condor, afin d'observer le vol majestueux du fameux
condor.
Colca Lodge |
Vers
5h00 du matin, nous sortons de nos lits douillets avec regret. Le
chauffeur vient nous chercher à 6h30 et nous rejoignons les autres membres du
groupe devant l'église du village de Yanque. Malgré l'heure matinale, une
troupe de jeunes danseuses exécutent la danse des amoureux au son de la
musique. Les rôles de garçons sont tenus par des filles déguisées car à
l'origine filles et garçons ne pouvaient pas danser ensemble.
Nous
nous engageons dans la vallée Colca ainsi appelée à cause des caches de nourriture
creusées dans le sol qui servaient au temps des Incas à conserver les aliments
et qu'on appelait colca. La vallée Colca est très fertile car elle est
irriguée toute l'année par l'eau des glaciers, par la neige en hiver et la
pluie en été. Des mines de cuivre sont aussi exploitées dans la région.
Pour
nous rendre observer ces oiseaux au Cruz del Condor, nous longeons le Canyon
Colca qui atteint à certains endroits plus de 3000 mètres de profondeur.
À cet endroit, le canyon a 1800 mètres de profondeur. Et nous attendons
patiemment pendant plusieurs heures la venue des condors ....
Au Cruz del Condor |
Le
condor peut voler jusqu'à 6000 mètres d'altitude et à 165 km à l'heure.
On peut l'observer le matin car les courants d'air chaud l'aident à prendre son
envol. Le condor peut vivre jusqu'à 50 ans. La femelle a un petit
chaque 2 ou 3 ans. Le mâle et la femelle se relaient pour couver et
nourrir le petit. Le jeune condor commence à apprendre à voler vers 6
mois mais il reste avec ses parents 2 ou 3 ans. Quand le petit quitte le
nid, les parents se laissent. Les ailes du condor ont une envergure de
3,5 metres et le condor peut peser de 12 à 60 kg. C'est un carnassier qui
se nourrit de viande morte, vieille d'au moins 3 jours. Comme le serpent
et le puma, les Incas croyaient que le condor était le messager des dieux,
aussi le vénéraient-ils.
Malheureusement
les meilleurs mois pour observer les condors sont juillet et août et peu sont
au rendez-vous lors de notre passage.
Nous
reprenons la route vers Arequipa en faisant quelques arrêts dans les petits
villages de la région où les habitants maintiennent encore les coutumes
ancestrales et portent les vêtements traditionnels. Les femmes portent
des chapeaux brodés de fleurs et de larges jupes. Nous tombons sous le
charme d’une église fort jolie que nous ne pouvons malheureusement pas visiter
car elle est interdite aux visiteurs, des voleurs l’ayant dépouillée de ses
richesses quelques jours auparavant.
De
retour à Arequipa, nous soupons au restaurant Zig Zag au décor chic et où
nous sommes accueillies avec empressement. Le propriétaire possède une
ferme d'autruches et en a fait la spécialité de son restaurant. Nous goûtons à
cette viande pour la première fois. Elle ressemble à du boeuf, tout en
étant beaucoup moins grasse. C'était tout à fait délicieux!
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