jeudi 29 mai 2014

Arequipa

Nous débutons notre première journée à Arequipa par une visite au Couvent de Santa Catalina.  Le couvent, habité par des Carmélites, fut fondé en 1579, moins de 40 ans après l'arrivée des Espagnols au Pérou.  Il est construit en pierres volcaniques blanches (sillard).  Le couvent est comme une ville à l'intérieur de la ville d'Arequipa.  Il comprend 65 petites maisons pouvant abriter une, deux ou trois religieuses chacune.  Six rues à l'intérieur des murs portent le nom de villes espagnoles: Cordoba, Tolède, Séville, Malaga, Burgos et Granada.  Le couvent comprend également trois cloîtres: celui des novices,  des orangers et le cloître majeur. 

Couvent Santa Catalina


Les murs qui longent les rues et les cloîtres sont peints en bleu vif, ocre ou oranger et on retrouve des fleurs partout.  Une terrasse offre une vue sur toute la ville et sur les montagnes qui l'entourent.  Le couvent possède aussi un lavoir et un cimetière. Il fut un temps où il abritait jusqu'à 500 religieuses.  Vers 1800 on y retrouvait même une petite école privée où les jeunes filles de la noblesse venaient apprendre à lire, à écrire et à jouer de la musique.


Le lavoir
A l'époque, la deuxième fille des familles de la noblesse espagnole était dédiée à la vie religieuse, ce qui assurait le salut aux autres membres de la famille.  Ces jeunes filles entraient au couvent vers l'âge de 12 ans comme novices.  Après quatre ans de noviciat, elles devenaient religieuses et portaient le voile noir.  Les parents donnaient une dot de 1000 à 2400 pesos, ce qui était une somme considérable à l'époque.  La dot pouvait aussi inclure de la vaisselle de qualité, des meubles et autres articles de luxe.  En plus de leur dot, les jeunes filles pouvaient apporter avec elles 25 objets qu'elles utilisaient pour meubler leur maison achetée par leur famille.  Elles pouvaient aussi amener avec elles jusqu'à 4 servantes qui s'occupaient de faire la cuisine, laver le linge et entretenir la maison.  Chaque famille était responsable de nourrir leur fille et les servantes pouvaient sortir du couvent pour aller chercher les denrées dont elles avaient besoin.   Les religieuses pouvaient recevoir la visite de leur famille une fois par année



En 1871, le Pape Pie IX a imposé la réforme des couvents.  Les servantes durent quitter le couvent mais certaines choisirent de devenir religieuses.  Le mode de vie devint plus sévère et plus austère.  Les religieuses durent quitter leurs maisons à l'intérieur du couvent pour vivre en communauté, faire elles-mêmes la cuisine et l'entretien et dormir dans de grands dortoirs. Le couvent est ouvert au public depuis 1970. Environ 25 religieuses, des Péruviennes de 18 à 80 ans, y habitent aujourd'hui.


Après cette visite, nous allons manger sur une terrasse surplombant la Plaza de Armas, ayant vue sur la cathédrale et les montagnes.  Nous payons pour la vue, car la soupe est absolument infecte et baigne dans la graisse.  C'est la plus mauvaise que nous mangeons depuis notre arrivée au Pérou.  Nous décidons d'aller finir notre repas au petit restaurant ayant pignon sur rue où nous avons pris un délicieux café au lait le matin.


En après-midi, nous nous rendons visiter le Musée Santuarios Andinos dont les expositions portent sur les offrandes humaines dans les montagnes au temps des Incas.  En 1995, au sommet du volcan Ampato, des anthropologues ont trouvé la momie d'une jeune fille Inca en position foetale et enveloppée de riches tissus. Au moment de sa mort, vers les années 1445, elle avait 12 ou 13 ans.  On lui a donné le nom de Juanita.  Elle avait été offerte en sacrifice aux dieux de la montagne Ampato par les prêtres Incas.  Après de grands rites et festivités, Juanita a été endormie avant d’être tuée d'un coup sur la tempe droite.  Les vêtements et les offrandes trouvés près d'elle, démontrent qu'elle venait d'une famille noble.  Son corps a été conservé dans les glaces de la montagne pendant 500 ans.  Les chercheurs procèdent à des études d'ADN pour obtenir d'autres informations sur cette jeune fille.

Nous passons le reste de l'après-midi à nous promener dans les rues autour de la Plaza de Armas qui sont bordées de restaurants, de petites boutiques et d'agences de voyage.  Nous arpentons les rues San Francisco, Santa Catalina et Jerusalén à maintes reprises, à la recherche d'une agence pour notre séjour au Canyon Colca.  Nous visitons quelques vieilles demeures coloniales, des musées, des églises et faisons plusieurs achats.  Nos sacs à dos deviennent de plus en plus lourds et n'ont plus un seul espace libre.


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